Interview Bruno Solo, 2 fèvrier 2012, le Télégramme

Publié le par guenaellebd

Bruno Solo. Rien que la Vérité. «Yalla!»

2 février 2012

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Il passe d'un genre à l'autre. Acteur au petit écran ou au cinéma, en passant par les planches, puis scénariste, réalisateur, producteur.... Mais il sait aussi être fidèle, à sa bande de potes, à son personnage d'Yvan qu'il incarne pour la troisième fois dans LaVérité si je mens!3.

Les Bretons ? "j'adore !"

Il y a des jours, lorsque le ciel est bas et lourd, où l'on aimerait avoir un ami comme lui. Il répond cinqminutes à peine après l'avoir appelé, sa voix transpire de bonne humeur, de plaisir de parler. Il est dans un train, puis un taxi, sur un plateau télé ou chez lui pour une heure... Mais il est là. Enpleine promo «irréelle» de La Vérité si je mens!3, en «réunion de développement» pour sa société de production ou préparant son prochain rôle de flic neurasthénique pour la télévision, il est partout. Pétillant, amusé, heureux de franchir les barrières, les cases où l'on voudrait le voir s'arrêter. Bruno Solo a une énergie pas farouche, communicante, généreuse, simple, presque facile. Il dit ne pas manquer de ressources car son plaisir est sa joie d'être là où il est, de faire son métier. À 14ans, il formule dans sa tête un premier concept clair, son envie d'être comédien. Il a un père cinéphile qui l'emmène tout voir, des comédies italiennes aux films de John Ford. L'ambiance familiale est heureuse, un climat aimant, et le petit Bruno se rêve en «Belmondo dans LeMagnifique descendant d'un hélico en souriant et embrassant à pleine bouche JacquelineBisset!». 

«Croire en ce que l'on fait» 

La réalité est là pour rappeler le combat à mener, tester les déterminations (et chez lui, elles sont solides). Bruno Solo, acteur galérant, fait de la figuration dans le public d'une émission de télé produite par Thierry Ardisson, TéléZèbre, présentée par un beau gosse au nom breton et salé,Le Bolloc'h. Quinze ans plus tard de «vie commune» avec celui qu'il nomme son «frère», Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h ont lié leurs deux noms pour une collaboration, une connexion faite de rires, de jeux, de création. LeTop 50, la cultissime émission, Le Plein de super, puis Caméra Café, à laquelle personne ne croyait, «pas une chaîne ne misait un kopeck», et qui, aujourd'hui, grâce à leur ténacité, leur désir, marche plutôt pas mal. «C'est le concept le plus vendu au monde! Comme quoi, il faut croire en ce que l'on fait!». 

«Les beaux rôles t'arriveront tard» 

Alors Bruno, quelle est la clé? «Faire ce qui te fait bander!Il y a eu plein de moments où j'étais le seul à croire en mon destin. Le métier d'acteur est magnifique et cruel. Nous vivons toujours dans le désir de l'autre, l'attente, le besoin d'être aimé. Il y a là quelque chose de pathétique. C'est pour ça que j'ai d'autres activités (écriture, production, réalisation) pour équilibrer». Bruno Solo a beau porter un nom égocentrique, «avec mes yeux un peu tristes de Droopy, mon côté bon copain, on a encore besoin de rajouter un nom au mien». Pour son plus grand plaisir d'ailleurs, il aime les bandes, et particulièrement celle de La Vérité. «Combien d'acteurs peuvent se suivre comme ça pendant quinze ans!». Comme peu d'acteurs, Bruno Solo traverse les genres comme d'autres les avenues (comédies, tragédies), les supports (cinéma et télé, planches de théâtre). Il ne lui reste qu'une friche, le one-man show. «Je ne suis pas prêt», dit-il. Et puis, au vu de ses journées, on ne voit pas bien où il lui resterait quelques heures à gratter. «Il y a une femme qui m'a suivi pendant des années, mon agent, Catherine Meynial, elle m'a toujours dit:"Toi, les beaux rôles t'arriveront tard"». 

«Je suis bien partout» 

Aujourd'hui, à 47 ans, la prophétie se réalise. Mendès France à la télé, Yvan au cinéma pour la troisième fois, les planches du théâtre Marigny avec Dominique Pinon, pour «L'Ouest solitaire», Bruno Solo se rapproche de sa destinée solitaire. Il change, se bonifie, reconnaît que «c'est plus facile pour les hommes que pour les femmes, à cet âge-là», déborde de projets. Sa société de production, Solo Duo, est «un laboratoire où mijotent les projets d'auteurs loin de la frénésie des chaînes. C'est passionnant!». Et il y joue son rôle de producteur, protecteur, initiateur. «S'il fallait choisir, je resterais acteur mais c'est dans cette diversité qu'est ma liberté d'artiste, mon énergie. Je suis bien partout». Originaire d'une famille «très modeste», BrunoSolo a appris qu'il y a une autre clé, en plus du plaisir, du «fun», de la chance, des rencontres, du talent, une pièce maîtressepour concrétiser ses rêves: le travail!

  • Guénaëlle Baily-Daujon
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